5 conseils pour soutenir la santé mentale des conducteurs : des moyens immédiats pour les collègues
Le 22 mai 2024
Selon le National Mental Health Institute aux États-Unis, près d’un adulte sur cinq vit avec une maladie mentale (https://www.nimh.nih.gov/health/statistics/mental-illness). La santé mentale nous touche à la maison, ainsi qu’au travail, et a un effet sur la satisfaction d’emploi, la productivité, ainsi que la sécurité de chacun. L’environnement de travail est aussi un facteur qui contribue aux maladies mentales, et le camionnage comporte ses propres risques. Le manque d’exercice, l’isolation sociale, un stress professionnel accru et un accès limité à des aliments santé sont tous des facteurs qui peuvent augmenter le risque de troubles de santé mentale et le besoin de soutien.
Mais il existe une autre préoccupation : ne pas savoir comment soutenir les camionneurs lorsqu’ils en ont besoin. Être en mesure de reconnaître les signes de difficulté chez un chauffeur et savoir comment l’aider sont des éléments importants de la stratégie de santé mentale de votre lieu de travail.
Que vous soyez affecté aux RH, à l’exploitation, ou encore, si vous êtes camionneur ou camionneuse, voici cinq conseils pour soutenir la santé mentale de votre équipe.
1. Réduire les risques
Il existe deux principaux facteurs qui augmentent le risque de développer des troubles de santé mentale, et tous deux se retrouvent dans le secteur du camionnage : les obstacles à la santé physique et le stress professionnel. Si vous êtes au courant de ces risques, cela peut vous aider à les aborder avant qu’ils ne deviennent des problèmes.
Un mode de vie sédentaire, un sommeil interrompu et un régime alimentaire à haute teneur en nourriture transformée et en glucides sont un lourd fardeau pour le corps d’un conducteur. La santé physique et la santé mentale sont étroitement reliées, il est donc important de comprendre les contraintes que le stress physique du métier exerce sur la santé mentale. La vie de camionneur vient aussi avec du stress intellectuel, une certaine isolation sociale et même une exposition à la violence ou au manque de respect.
Songez à ce que vous pouvez faire pour minimiser ces risques, comme offrir une bonne variété de collations saines dans le salon des conducteurs ou prévoir un programme d’aide aux employés. Vous serez étonné des biens-faits que cela apportera à vos chauffeurs.
2. Être à l’affût des signes
Plusieurs signes de maladie mentale, surtout l’épuisement professionnel, peuvent être interprétés à tort comme étant le comportement d’une personne « qui ne veut tout simplement pas travailler ».
L’épuisement professionnel est une condition issue d’un stress prolongé et mal géré en milieu de travail (ce que les camionneurs connaissent assez bien), et qui risque davantage de mener à une maladie mentale chronique, comme la dépression. Il s’agit d’un sentiment de vide, de décrochage et d’épuisement qui peut laisser une personne avec l’impression que sa situation stressante ne changera jamais.
Lorsque vous voyez quelqu’un montrer des signes de manque d’énergie ou d’épuisement, ne soyez pas cynique envers lui, n’exprimez pas de la négativité au sujet de son travail ou de son mauvais rendement. Rappelez-vous qu’il pourrait d’agir de signes d’un trouble de santé mentale sous-jacent.
3. Tendre la main et être joignable
Si vous croyez que l’un de vos collègues éprouve des troubles de santé mentale, demandez-lui si sa journée va bien, offrez-lui un café ou invitez-le à dîner. Poser de simples gestes peut s’avérer un excellent moyen de démontrer votre soutien, et il s’agit d’une étape importante pour créer un espace sûr dans lequel la personne peut se confier.
Vous pouvez lui demander comment ça va, mais évitez de la bombarder de questions, comme « Qu’est-ce qui cloche? Pourquoi tu te sens déprimé? As-tu essayé ceci ou cela? », car cela peut ressembler davantage à une interrogation et mettre la personne ses gardes. Être joignable consiste à être disponible et prêt à l’écouter au moment qui lui convient, plutôt que de l’envahir et d’essayer de régler le problème.
4. Diagnostic : rester dans sa voie
Lorsque vous offrez du soutien, il y a un élément important à garder à l’esprit : vous n’êtes pas un professionnel des soins de santé. Vous n’êtes ni médecin ni thérapeute, vous êtes un collègue. Faire des déclarations comme « Tu souffres de dépression » ou « Tu as un trouble d’anxiété » ne relève pas de votre rôle en qualité de soutien social. Un bon diagnostic exige une évaluation psychologique de la part d’un professionnel, sinon, la personne pourrait se sentir attaquée. Tenez-vous-en plutôt à des observations et de l’appui (« tu as l’air un peu déprimé ces jours-ci », « tu sembles distrait, veux-tu en parler? ») et laissez les évaluations de santé mentale aux professionnels.
5. Normaliser les appels à l’aide
L’une des barrières qui empêchent les gens de chercher de l’aide pour leur santé mentale provient de la croyance que ces troubles sont différents d’autres maladies. Pourtant, obtenir de l’aide professionnelle pour des maladies mentales, c’est exactement la même chose qu’en obtenir pour une jambe cassée ou une maladie cardiaque. En mentionnant cette analogie à une personne qui éprouve des difficultés et en proposant des ressources qui sont communément utilisées (comme le programme d’aide aux employés de votre entreprise) on peut aider à normaliser et à déstigmatiser l’aide à la santé mentale.
Lorsque le stress et les exigences propres aux camionneurs et camionneuses commencent à être lourds à porter, les ressources comme un programme d’aide aux employés sont excellentes, mais le soutien informel à la santé mentale est tout aussi crucial. Lorsque les collègues sont équipés de bonnes stratégies, ils peuvent appuyer les conducteurs en difficulté dans leur « dernier kilomètre » avant d’obtenir l’aide professionnelle dont ils ont besoin.