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Panneau routier de poste de pesée

Contourner les écueils d’inspections : comment laisser rouler les camions

S’il y a bien une chose dont les professionnels de la sécurité n’ont pas besoin, c’est une autre surprise au poste de pesée. Ce qui semble être un arrêt tout simple peut se transformer rapidement en un retard coûteux, en raison de contrôleurs qui examinent tous les documents, vérifient attentivement l’équipement, et, en fin de compte, font dévier les échéanciers. Alors, qu’est-ce qui provoque cet examen rigoureux? Pour vous aider à préparer vos flottes en vue du programme Roadcheck de cette année, qui aura lieu en mai, CarriersEdge s’est entretenu avec des experts de l’industrie, Bud Kneller et Alf Brown de Frontline Commercial Vehicle Solutions, pour expliquer comment aider votre flotte à éviter aisément les inspections.

Comprendre les éléments déclencheurs d’une inspection

MM. Kneller et Brown connaissent l’application de la loi pour les véhicules commerciaux sous toutes ses coutures. Forts de décennies d’expérience à titre d’agents de l’autorité, de formateurs et d’experts en réglementation, ils ont vu exactement pourquoi certains camions déclenchent une alerte, alors que d’autres roulent tranquillement sans devoir s’arrêter. Aujourd’hui, à titre de conseillers indépendants en matière de conformité, ils aident les flottes à composer avec les contrôles routiers et à rester du bon côté de la loi.

C’est une question de sécurité, pas que de contraventions

Une idée fausse courante à propos des contrôleurs routiers est qu’ils sont là seulement pour donner des contraventions. Mais, comme M. Brown le souligne, leur priorité, c’est la sécurité routière. « Les agents ne prendront pas une heure à inspecter un camion en parfait état pendant que dix autres en état douteux passent à côté », explique-t-il.

M. Kneller convient que l’application de la loi est une question d’appuyer les flottes qui investissent dans la sécurité. « Nous voulons récompenser les entreprises qui entretiennent leurs véhicules, forment leurs conducteurs, et planifient leurs trajets en fonction du nombre d’heures de conduite maximal. »

Les signaux d’alerte qui provoquent une inspection

Les contrôleurs routiers ne vérifient pas tous les camions qui passent au poste. Ils observent d’abord les signaux d’alerte :

Assurer le bon roulement de votre flotte

En tant que professionnel de la sécurité d’une flotte ou propriétaire-exploitant, vous possédez une foule d’outils pour prévenir les doutes envers vos camions. Connaître le processus d’inspection sous tous ses aspects et gérer votre flotte de façon proactive aident vos camions à passer les postes de pesée sans pépin et retard coûteux.

Il faut ralentir au pont-bascule

En ce qui concerne les postes de pesée, il faut les aborder lentement et uniformément. Rappelez à vos chauffeurs que les inspecteurs remarquent les camions qui émergent du lot, surtout ceux qui vont trop vite sur les ponts-bascules. Les camions qui roulent trop vite ne font pas qu’attirer l’attention; ils perturbent les bascules de pesage routier dynamique, ce qui entraîne les contrôleurs à demander à vos chauffeurs de se ranger pour un examen plus approfondi.

M. Kneller explique que les ponts-bascules de pesage routier dynamique sont sensibles, et que les camions qui font de la vitesse brouillent la lecture : « Notre écran devient flou, ce qui signifie que je dois vraiment vous arrêter, vous parler, et peut-être vous emmener à une autre bascule où je dois vous peser par tablier, plutôt que par pesage dynamique. »

Enseigner à vos chauffeurs de passer aux postes de pesée à la vitesse indiquée aide votre flotte à les franchir sans encombre.

Vos camions en jasent un coup

Aux postes de pesée, la première impression compte, et vos camions parleront plus fort que vos chauffeurs. En général, les inspecteurs jettent un coup d’œil aux véhicules présentables, les laissent passer facilement, tandis que ceux qui montrent des signes de négligence font l’objet d’un examen immédiat.

Il vous incombe donc de veiller à ce que vos véhicules fassent toujours bonne impression. Encouragez les chauffeurs à maintenir leur cabine propre, leur paperasse en ordre, et à se présenter de manière professionnelle.

Comme M. Brown l’explique : « Si le camion semble bien entretenu, si le chauffeur a l’air vigilant, qu’il est attentif, il est fort probable qu’on lui donne le feu vert pour quitter la bascule. »

D’un autre côté, envoyer des conducteurs dans des camions dont les cabines sont en désordre ou avec des documents pêle-mêle fournit aux contrôleurs carte blanche pour effectuer de longues inspections. Faites des vérifications régulières et établissez des normes fermes de propreté des véhicules et d’ordre de la documentation.

Les documents classés laissent les camions passer

L’un des meilleurs moyens de susciter un long contrôle est de fouiller dans sa paperasse ou ne pas savoir quels documents sont requis.

Les agents de l’autorité s’attendent à ce que les conducteurs fournissent la documentation nécessaire rapidement, et sans erreur. Si un chauffeur hésite ou semble incertain, cela peut signaler un manque de formation ou de respect de la conformité, ce qui occasionne souvent un contrôle plus long.

Votre travail, à titre de gestionnaire, est de vous assurer que les conducteurs savent exactement de quels documents ils ont besoin et qu’ils les gardent bien organisés.

L’inspection en 60 secondes : préparer votre flotte

Les inspecteurs commencent d’habitude par une ronde de 60 secondes, pour déceler les problèmes évidents. Insistez toujours sur les éléments de contrôle suivants :

Détecter des problèmes, comme des feux endommagés, des pneus usés ou des fuites dans les conduites d’air avant que vos camions quittent la cour favorise de courtes inspections, et contribue à garder les véhicules sur la route, ainsi qu’à respecter les échéanciers.

Le dossier de sécurité de la flotte fait une différence

La cote de sécurité de votre entreprise a une grande influence sur la longueur d’une inspection.

M. Kneller n’y va pas par quatre chemins : « Si votre cote de sécurité est médiocre, votre plaque d’immatriculation va s’illuminer en rouge dans notre système, et vous avez beaucoup plus de chances de vous faire arrêter, même si votre camion semble en bon état. »

Les conducteurs peuvent cocher toutes les cases, mais si une flotte ne privilégie pas l’entretien et la conformité, cela n’aura aucune importance. Une mauvaise cote entraîne plus d’inspections.

Durant et après une inspection

Le professionnalisme compte; faites de la formation à cet égard

L’attitude de vos chauffeurs durant une inspection peut faire toute la différence. Former vos conducteurs à demeurer calmes, à coopérer entièrement, et à fournir rapidement tout ce que demande l’inspecteur aide à faire avancer le processus, et à ne pas y ajouter de tension.

M. Brown reconnaît que les autorités comprennent les frustrations des chauffeurs, mais qu’il s’agit d’une voie à double sens : « Dans plusieurs cas, ils sortent de leur camion furieux. Ils sont en colère. Tout ce qu’ils veulent, c’est continuer à rouler. Et nous voulons qu’ils comprennent que les agents ont aussi un travail à faire, comme eux. Et, tel que je l’ai mentionné, les premières impressions comptent beaucoup. »

En fin de compte, les gestionnaires doivent savoir qu’une approche coopérante raccourcit le temps d’inspection, tandis que l’impatience le rallonge.

Sauter les inspections avant-départ coûte cher

Les professionnels de la sécurité connaissent toutes les histoires – des amendes évitables en raison d’un petit oubli, comme un contenant de refroidisseur caché dans un coffre à outils, ou des cartes d’enregistrement laissées dans le camion du patron, 10 pieds plus loin.

Une ronde avant-départ rigoureuse est une partie non négociable de la routine de vos conducteurs. Prendre 30 à 45 minutes pour faire une vérification minutieuse des véhicules est la meilleure protection contre les amendes inutiles et les retards frustrants.

Lorsque les inspections vont mal

Même lorsque votre flotte fait tout comme il faut, des erreurs peuvent quand même se produire. Si un conducteur reçoit une amende qui semble injuste ou un avis d’infraction erroné, ne laissez pas ça passer. Transmettez immédiatement le problème à l’organisme chargé de l’application de la loi.

Comme M. Kneller fait remarquer : « Les autorités ne peuvent pas remédier à un problème qu’ils ignorent. » Certains agents ne connaissent pas toutes les règles sur les véhicules commerciaux, et faire état des erreurs aide non seulement à les corriger, mais aussi à susciter des changements plus étendus. Les problèmes graves peuvent aussi entraîner l’émission d’un bulletin d’alerte aux autorités (All-Chiefs Bulletin, à certains endroits), fournissant plus de détails aux patrouilleurs provinciaux ou étatiques.

Encouragez vos chauffeurs à s’exprimer si quelque chose cloche. Rectifier les erreurs peut produire des résultats positifs, ce qui bénéficiera à l’ensemble de la flotte et de l’industrie.

Conseils d’experts aux gestionnaires de flotte pour des inspections plus fluides

Soyez prêts – blitz ou pas

Les blitz annuels du programme Roadcheck mettent les flottes et les chauffeurs sur leurs gardes. Ces inspections prévues ont un effet positif. En effet, elles encouragent les conducteurs à respecter leurs heures de conduite et à effectuer leurs rondes avant-départ. Mais en tant que gestionnaire de flotte, vous savez que la conformité ne se limite pas aux semaines de campagnes éclair. En mettant la sécurité et l’organisation au cœur de vos activités à longueur d’année, les inspections deviendront plus une question de routine que d’événements stressants.