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Microphone devant un public et un rideau rouge

Qu’ont en commun l’humour et la formation pour conducteurs? Écouter et observer!

Si vous êtes un adepte du stand-up, avez-vous remarqué que les meilleurs humoristes nouent des liens avec leur public en racontant des histoires tirées de leurs propres expériences vécues? Ils lancent aussi des blagues sur le vif, en fonction de ce qui se passe durant le spectacle.

Mais, lorsque les humoristes interpellent des personnes dans la salle et adaptent leurs textes à la ville dans laquelle ils se trouvent, c’est beaucoup plus personnel. Ils ont fait des recherches, et ont pris le temps de connaître leur auditoire. Bref, les spectateurs leur tiennent à cœur.

Lorsqu’il est question de formation pour les conducteurs, il existe des similitudes entre la façon dont les humoristes se lient à leur public et les pratiques exemplaires que les formateurs utilisent pour enseigner et former un lien avec leurs conducteurs. Vous n’avez pas besoin d’être comique. En fait, ces similitudes tournent autour de la capacité à observer et à écouter, et à connecter avec votre auditoire en fonction de ce que vous voyez et entendez.

Lors d’un récent webinaire avec Jane Jazrawy, elle a expliqué comment les formateurs peuvent améliorer leurs capacités d’écoute et d’observation, afin d’aider les conducteurs à tirer le maximum du contenu qu’ils leur enseignent.

Dans cet article, nous aborderons les sujets suivants :

Garder les conducteurs motivés pendant la formation

Tout comme un bon humoriste réagit à son public en temps réel, en qualité de formateur de conducteurs, vous devriez en faire autant. Plutôt que de lire directement de vos diapos, créez des occasions pour faire participer les gens et observez comment ils réagissent envers le contenu. En posant des questions et en offrant une discussion ouverte, vous augmentez les chances que les conducteurs restent attentifs et participent. Lorsque les gens sont assis et vous écoutent parler sans arrêt pendant une heure, ils peuvent facilement perdre leur intérêt et vous ignorer. Bien entendu, il y aura toujours des sujets qui sont plus ennuyants et monotones que d’autres. Et peu importe ce que vous faites, certains conducteurs ont de la difficulté à soutenir leur attention.

Incorporer des activités de groupe pour discuter de concepts que vous enseignez, ou les mettre en pratique, peut aider les conducteurs à rester concentrés et à retenir l’information. Toutefois, évitez de demander à vos gens de « se mettre en groupe ». Personne n’aime se précipiter pour trouver des partenaires, et ressentir l’embarras d’être exclu.

Pour les conducteurs qui aiment jouer avec leur téléphone ou discuter entre eux lorsque vous avez la parole, ne les ignorez pas et ne réagissez pas outre mesure. Prenez conscience de la situation, et approchez-vous de ces personnes pendant votre présentation. Votre présence, c’est-à-dire votre proximité, est un moyen sûr d’arrêter ce qu’ils sont en train de faire. Ça fonctionne à merveille.

Poser des questions et encourager les conducteurs à faire de même

Au cours de la formation, posez des questions régulièrement à votre auditoire afin d’évaluer son niveau de compréhension. En plus de vous fournir de la rétroaction sur les connaissances acquises des conducteurs, poser des questions leur permet aussi de faire des liens par eux-mêmes. Si vous lancez une question et que vous avez de la difficulté à obtenir une réponse, ou que les regards vous fixent, c’est un signal d’alarme. Vous devriez probablement passer plus de temps sur ce sujet.

Lorsque personne ne répond aux questions, simplifiez-les ou interrogez des conducteurs en particulier. Tentez d’assurer leur succès avec cette approche, mais s’ils peuvent répondre à des questions moins complexes, ils prendront l’habitude de s’exprimer. Ils n’aimeront peut-être pas trop cela au début, mais encourager un dialogue franc est la clé pour améliorer la compréhension de la matière, et cela aide le formateur à connaître le niveau d’assurance que les conducteurs ressentent envers un sujet donné.

Lorsque vous posez des questions, évitez les questions fermées dont la réponse est « oui ou non ». En effet, vous obtiendrez très peu d’information. Lorsque vous demandez : « Êtes-vous prêt à passer au point suivant? » ou « Est-ce que tout le monde comprend? » avant de poursuivre, la plupart des gens répondent « oui » ou hochent de la tête. Il est possible qu’ils ne saisissent pas la matière, mais ils considèrent que les questions ralentissent le groupe.

En plus de poser des questions, vous devriez encourager les conducteurs à en poser aussi. C’est tout à fait acceptable qu’une partie de la leçon se transforme en une conversation entre l’instructeur et l’auditoire. Explorer des concepts peut aider les conducteurs à s’identifier au contenu, et à relier la matière à des expériences personnelles.

Lorsqu’une personne pose une question, il est essentiel de vous concentrer sur ce qu’elle dit, plutôt que de continuer ce que vous êtes en train de faire. Cela indique au conducteur en question que vous êtes attentif et que sa question est importante. Vous ne voulez pas accidentellement lancer le message que les questions sont insignifiantes. Si la réponse ne vous vient pas à l’esprit immédiatement, vous pouvez prendre le temps de réfléchir et de formuler votre réponse. Par contre, si vous ne connaissez pas la réponse, dites au conducteur que vous devez y penser un peu plus, et que vous lui répondrez plus tard.

Les gens doivent se sentir à l’aise dans la salle de classe, et savoir qu’ils ont toujours l’occasion d’être « entendus ». Comme on dit, il n’y a pas de questions stupides.

D’autre part, lorsque vous répondez à une question, observez la réaction de votre interlocuteur. Est-il d’accord avec vous? A-t-il l’air confus? Faites un suivi en demandant si cela lui semble logique, ou si vous avez bel et bien répondu à sa question, avant de passer à autre chose. Il est possible que vous n’ayez répondu que partiellement à sa question, ou ayez mal compris son intention. Lorsque cela se produit, demandez au conducteur de répéter la question pour que vous puissiez vous reprendre.

Le défi de la formation en ligne

Bien qu’il soit beaucoup plus facile d’évaluer l’intérêt des conducteurs dans une salle de classe, dans le cas de la formation en ligne, par l’entremise de Zoom ou de Teams, il est beaucoup plus difficile de savoir si les conducteurs assimilent la matière. C’est surtout le cas si toutes les caméras sont fermées, sauf la vôtre… Vous pouvez avoir l’impression de parler dans le vide.

Si vous enseignez à un groupe de 3 personnes ou moins, même si les caméras sont éteintes, encouragez-les à ouvrir leur connexion audio. C’est utile, car même si vous ne pouvez pas voir les gens, vous pouvez relever des indices sonores, comme des grognements ou des commentaires comme : « Oh, c’est logique ». Ces indications sont importantes, car elles peuvent vous aider à choisir une certaine direction pour enseigner le reste de la matière. Si le groupe est plus grand, quiconque n’a pas la parole devrait fermer son microphone, car le bruit de fond perturbera les autres.

Ce n’est pas parce que vous enseignez une leçon virtuellement que vous devriez éviter de poser des questions en cours de route ou d’en solliciter. Servez-vous de la fonction de clavardage pour poser vos questions. Proposer des mini-sondages est un autre excellent moyen d’encourager la participation de votre auditoire, et de constater s’il y a un consensus sur un sujet en particulier. N’ayez pas peur de faire preuve de créativité avec les types de questions que vous posez lorsque vous faites une présentation à distance.

Des astuces pour les rencontres individuelles avec les conducteurs

Bien que certaines conversations individuelles avec les conducteurs soient détendues, d’autres, surtout sur des enjeux de sécurité, peuvent être plus difficiles. Par exemple, lorsqu’un conducteur ignore ou enfreint constamment les procédures de sécurité, ou qu’il est responsable d’un accident, il est important de mettre vos émotions de côté avant de le rencontrer. Évidemment, vous pouvez ressentir de la colère, mais l’afficher dans une réunion peut transformer celle-ci en combat. L’objectif de ces entretiens est de corriger la source d’un problème, et commencer la rencontre du mauvais pied n’aidera pas les choses. Prenez le temps de planifier la réunion en réfléchissant aux questions que vous allez poser, et à la façon dont vous dirigerez la conversation. Respecter votre plan peut vous aider à garder le cap. Cela peut aussi éviter que certaines émotions indésirables ne prennent le dessus.

Lorsque vous découvrez qu’il y a un problème lié à la formation, collaborez avec le conducteur pour bien comprendre de quoi il s’agit. Est-il souvent distrait durant les leçons? Y a-t-il une barrière linguistique? Ou a-t-il de la difficulté à saisir un certain concept, et a-t-il besoin de travail supplémentaire ou d’une aide individuelle? Tous ces problèmes peuvent être résolus si vous identifiez la cause première. En qualité de formateur, il est important de communiquer à vos conducteurs pourquoi la formation que vous offrez est nécessaire à leur sécurité, et à celle de leur entreprise.

L’importance de la rétroaction

Dans tout ce que vous faites, vous pouvez toujours vous améliorer. À titre de formateur, ne craignez pas de solliciter une rétroaction honnête de la part des conducteurs. Que vous leur demandiez ce qu’ils pensent à la fin d’une leçon, ou leur fournissiez des questionnaires sur la formation que vous avez dispensée, tout cela est très important. Vous devriez avoir une bonne ouverture d’esprit au sujet de vos aptitudes à enseigner et trouver des moyens créatifs d’ajuster vos méthodes d’enseignement selon ce qui fonctionne le mieux auprès de vos conducteurs.

Vous souvenez-vous de l’humoriste qui adapte ses blagues à la ville dans laquelle il se trouve? On ne vous demande pas de plaisanter, mais si vous faites l’effort conscient d’observer et d’écouter votre public lorsque vous dispensez de la formation, vous en apprendrez beaucoup sur la façon de nouer des liens avec lui. Établir un bon rapport est un élément important de l’apprentissage, alors si vous tirez parti de ce que vous voyez et entendez, vous deviendrez un formateur plus efficace.